OLIVIER KAMITATU, SUR LE CHANGEMENT DE LA CONSTITUTION
🚨RDC: « Les Congolais ont tout lieu d’être fiers de leur Constitution du 18 février 2006. Elle incarne une source d'inspiration pour toutes les constitutions qui aspirent à refléter les espoirs et les aspirations d'une nation.
Par exemple, notre Constitution a servi de référence à la France lorsqu’elle a voulu mettre en place la possibilité pour tout citoyen de solliciter le contrôle de constitutionnalité des lois.
La France a attendu 50 ans après la promulgation de la Constitution de la Ve République pour mettre en place, - à travers la révision constitutionnelle de 2008 - , un contrôle de constitutionnalité par voie d’exception ; ce que nous, Congolais, avions déjà adopté avec notre Loi Fondamentale en 2006. Le président du Conseil constitutionnel de l’époque, Pierre Mazeaud fut parmi les personnes qui ont consulté nos travaux constitutionnels.
Honte à ceux qui osent dire que notre Constitution a été rédigée à l’étranger par des étrangers !
En Afrique de l'Ouest, notre Constitution est perçue, comme le souligne le professeur El Hadj Mbodj, comme un modèle d'inclusivité dont le processus d'élaboration pourrait servir de référence aux rédacteurs de constitutions africaines.
Elle s'érige en parfait exemple de ce que devrait être une bonne constitution. En effet, elle est issue du peuple, et non imposée par une élite, en la qualifiant de Constitution "d'en bas" par opposition à celles "d'en haut". Elle prévoit des mécanismes de démocratie participative et affirme que le peuple est la seule source du pouvoir politique.
Notre Constitution n’est pas la Constitution d’un camp, c’est la Constitution d’une convergence autour d’une volonté partagée de paix, d’unité, de réconciliation et de stabilité pour répondre aux aspirations du peuple pour son développement et son épanouissement.
Elle répond aux besoins fondamentaux du peuple, garantissant l'accès à l'eau potable, à un logement décent, à des routes de qualité et à un environnement sain, comme le précisent les articles 48 et 53. L'article 52 impose aux autorités de protéger la jeunesse contre toute atteinte à sa santé et à son développement.
Ces dispositions, qui visent à améliorer la vie des citoyens, dérangent les tyrans, obnubilés par le désir de conserver le pouvoir à tout prix, au détriment du bien-être de la population, laissant celle-ci souffrir de la faim, des maladies, de la pauvreté extrême dans une insécurité généralisée.
Ce n'est pas la Constitution d'un groupe particulier, mais celle d'une convergence des besoins nationaux. Elle répond à tout ce que le peuple africain souhaite pour son développement : respect et dignité.
Par ailleurs, elle s’inscrit résolument dans la volonté de mettre fin à toutes formes de discrimination, notamment en ce qui concerne le genre.
Elle marque une rupture avec les anciennes constitutions imposées par des forces étrangères et basées sur les modèles bonapartiste, gaulliste ou mobutiste.
Seul un tyran peut rejeter cette Constitution, car elle vise à limiter son pouvoir politique, alors que le tyran aspire à un pouvoir sans limites.
La Constitution de 2006 proscrit la présidence à vie en République Démocratique du Congo (RDC) en limitant à deux le nombre de mandats présidentiels. Elle consacre ainsi la fin de la dictature.
Usant d’arguments les plus faux et grotesques, l’actuel Président veut nous ramener à un passé révolu, en taillant une loi sur mesure pour s’incruster au pouvoir avec son clan et couvrir ses dérives dictatoriales.
Il ne reste plus qu'à craindre du Roi Soleil et de la cour mérovingienne qui l’entoure, une affirmation du type : "L'État, c'est moi.". » Olivier KAMITATU
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